Nil Scientifique

CRISE POUR L'INDUSTRIE SPATIALE RUSSE

 

 

 

 

 Crise pour l'industrie spatiale russe

 

 

 

Le premier européen à effectuer un vol habité au cours d'une mission franco-soviétique il y a trente ans, Jean-Loup Chrétien, a été fêté hier par les médaillés de l'espace russes.

 

Ce périple de l'espace de 189 heures à bord du Soyouz T6 et de la station Saliout 7, constitua « une révolution dans notre compréhension de l'espace», a rappelé Vitaly Lorota, le présedent RKK Energy, le constructeur national des fusées russes et de l'actuelle Station spatiale internationnelle (ISS).

 

Fêté sur fond de restrictions budgétaires qui affectent aussi bien Roskosmos, agence spatiale russe, que la NASA, l'anniversaire n'avait rien d'euphorique.

 

La veille, Roskosmos a dû faire face à un incident technique qui s'est traduit par une

interruption des communications entre l'ISS et le centre de contrôle des vols, situé près

de Moscou.

 

Le lien a été rétabli. Mais cette défaillance s'ajoute à la longue liste des avaries enregistrées depuis un an par le secteur spatial russe.

 

L'interruption de contact a été officiellement  causée par une entreprise qui aurait sectionné un câble.

 

En août 2011, le vaisseau de ravitaillement Progress destiné à l'ISS, s'était désintégré après avoir suivi une mauvaise orbite.

 

L'accident avait poussé Vladimir Poutine à limoger le directeur général de Roskosmos et

celui du Centre de recherche et de construction spatiale.

 

Depuis, le secteur vit une crise existentielle.

 

À présent, le nouveau management de Roskosmos critique le coût, trop élevée des vols

habités. La seule location de la base de Baïkonour, située au Kazakhstan, d'où partent,

quatre fois par an, les équipages internationaux en direction de l'ISS, coûte 115 millions

de dollars à l'état russe.

 

Les partenaires étrangers de la station, qui dépendent entièrement de la Russie pour leurs lancements, s'inquiètent  en entendant le directeur-adjoint de Roskosmos, Vitaly

Davidov, prôner, pour après 2020, une immersion complète de l'ISS. 

 

 

"L'orbite basse, de 350 à 1 400 kilomètres, n'a plus d'avenir. Il faut confier ce travail à

des entreprises privées et focaliser le travail de Roskosmos sur la Lune et sur Mars", abonde Jean-Loup Chrétien.

 

Les experts russes voient la Lune comme l'équivalent d'un refuge d'étape en direction de la planète rouge.

 

Aujourd'hui, une grande partie de l'establishment industriel russe n'est pas prêtre à effectuer le grand saut.

 

"Tous ces projets prendrons beaucoup de temps et, d'ailleurs, nous ne sommes pas capable de chiffrer ce délai" plaide, sous condition d'anonymat, une source au sein de

Roskosmos.

 

"Faute de maintenir l'activité de l'ISS, c'est l'être humain qui se retrouvera en grand danger: n'oublions pas que le cosmos est agressif", renchérit le président de RKK Energy, Vitaly Lorota.

 

La transition est néanmoins en cours. Rokosmos et la NASA projettent l'envoi, à partir de 2015, en direction de l'ISS, de missions annuelles plutôt que quadri-annuelles.

 

Un moyen d'étudier les effet sur l'homme d'un vol de longue durée...

 

Et de réaliser des économies. 

 



03/02/2013
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