CURIOSITY ANALYSE DES CAILLOUX SUR MARS
En route vers le mont Sharp, but ultime de sa mission, le rover de la NASA va soumettre pour la première fois un gros caillou martien de forme pyramidale à une
à une batterie de tests scientifiques.
Arrivé sur Mars le 6 août pour rechercher de possibles traces de vie ancienne, Curiosity
doit procéder ce vendredi à la première observation d'une roche martienne.
Auparavant, les scientifiques avaient procédé aux ultimes vérifications et réglages des
dix instruments scientifiques.
"Nous sommes désormais prêts à effectuer du travail scientifique sur le terrain et pour
cela, l'équipe cherche des cibles intéressantes sur lesquelles nous pouvons commencer à utiliser nos instruments", expliquait John Grotzinger, le responsable de la mission.
Cette roche a été sélectionnée avec l'aide de ChemCam, une caméra laser juchée au sommet du mât de Curiosity.
Cette caméra a été conçue à l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP) de Toulouse, sous l'égide du Centre national d'études spatiales (CNES).
Cet appareil très innovant peut donner immédiatement la composition chimique élémentaire d'une roche ou d'un sol jusqu'à sept mètres de distance.
Examiné sous toutes les coutures
Ce gros caillou sera examinée sous toutes les coutures par les instruments installés à
l'extrémité du bras robotique de Curiosity.
Cette roche fut baptisée Jake Matigevic, du nom d'un ingénieur de la NASA récemment
décédé.
Les instruments à l'extrémité du robot sont une foreuse, un dispositif de prélèvement
d'échantillons (Chimra), une caméra (Mahli) conçue pour prendre des vues très rapprochées et un spectromètre (APXS) capable d'analyser la roche in situ et de déterminer si elle a été altérée par de l'eau liquide.
Jake Matijevic n'est pas très différent des roches déjà analysées par les précédents rovers de la NASA, Spirit et Opportunity (ce dernier est toujours en activité depuis
huit ans).
Les responsables de la mission croient que c'est un bon moyen de tester en vraie grandeur les équipements de Curiosity.
Centaines de photos
Cette pause est aussi une étape vers Glenelg, une zone géologiquement intéressante
située à 400 mètres du point d'atterrissage, à l'intersection de trois types de terrains
intéressants à étudier.
"Nous sommes actuellement à mi-distance de cet endroit mais nous nous arrêtons
périodiquement pour effectuer diverses activités, dont, comme la semaine dernière, des vérifications des instruments", a précisé John Grotzinger.
Durant ces derniers jours, Curiosity a pris des centaines de photos de trois éclipses
partielles du Soleil occasionnées par les deux lunes de Mars, Phobos, la plus grande,
et Déimos.
Ces dernières étant plus proches et plus rapides que notre Lune, ces phénomènes
astronomiques spectaculaires sont beaucoup plus fréquents que sur Terre.
La destination finale de Curiosity est le mont Sharp, distant de huit kilomètres.
Ce trajet prendra au moins trois mois à raison de 100 mètres par jour, selon la NASA.
La mission de ce rover de 900 kg, gros comme une petite voiture, est prévue pour durer deux ans.