LES DÉCOUVERTES STUPÉFIANTES DES PRIX NOBEL 2012 DE MÉDECINE ET DE CHIMIE
Les prix Nobel 2012 de médecine et de chimie viennent de récompenser quatre professeurs universitaires pour leurs découvertes sur les mécanismes biochimiques gouvernant la spécialisation des cellules et leurs interactions avec le monde extérieur.
Au cours des jours qui suivent la fécondation, l'embryon est formé de cellules immatures, capables de former l'un ou l'autre des nombreux types cellulaires nécessaires au fonctionnement de l'organisme.
Certaines de ces cellules pluripotentes vont devenir des cellules nerveuses, d'autres vont se spécialiser en cellules musculaires, en cellules de la peau ou encore en l'une ou l'autre des centaines de types distincts de cellules qui composent un organisme aussi complexe que le corps humain.
Toutes ces cellules possèdent le même bagage génétique. Si la cellule nerveuse est différente de celle de la peau, ces deux types de cellules ont donc les mêmes gènes, mais elles ne les utilisent pas de la même manière pour accomplir leurs fonctions dans le corps.
Autrement dit, chaque cellule du corps humain utilise seulement les gènes qui sont essentiels à sa fonction, un phénomène appelé différenciation cellulaire.
Le prix Nobel de médecine 2012 a été attribué au docteur en biologie John Gurdon et au professeur Shinya Yamanaka pour leurs travaux innovateurs sur les mécanismes qui gouvernement cette différenciation cellulaire.
Ces chercheurs ont montré que la spécialisation des cellules était un phénomène réversible et qu'il était possible d'inciter une cellule de la peau, par exemple, à revenir en arrière redevenir pluripotente.
Ces cellules qu'ils ont appelées « cellules souches pluripotentes induites (iPS)» possèdent la propriété de se transformer en n'importe quel type cellulaire.
Cettes découvertes ouvre la voie à leur utilisation pour le traitement de certaines maladies dégénératives ainsi que pour la régénération d'organes.
Si la différentiation cellulaire est critique pour le fonctionnement adéquat de l'organisme, ces différents types de cellules doivent aussi communiquer entre elles pour assurer une parfaite coordination de leurs activités.
Pour y arriver, toutes ces cellules possèdent à leur surface des «antennes» moléculaires, des récepteurs qui détectent les signaux biochimiques présents dans l'environnement immédiat et qui permettent au corps de réagir rapidement aux variations de l'environnement immédiat.
Prenons un exemple concret: une odeur intense de fusée vous réveille brusquement au beau milieu de la nuit.
Immédiatement mis en alerte, le cerveau active les glandes surrénales pour commander la libération d'adrénaline.
Cette libération va faire augmenter le rythme respiratoire, les pulsations cardiaque, la perfusion en oxygène des tissus et notre niveau d'éveil et d'attention cérébrale.
En quelques secondes à peine, vous êtes passé du sommeil à un état d'alerte maximale.
Votre corps est fin prêt à fuir le danger. C'est la réaction combat-fuite essentielle à la survie de l'individu et de l'espèce.
Le prix Nobel de chimie 2012 a été décerné aux docteurs en biochimie Robert Lefkowitz et Brian Kobilka pour leur grande contribution à la compréhension des mécanismes responsables de cette réponse des cellules aux signaux de leur environnement.
Ces chercheurs ont été les premiers à révéler que la détection des signaux du milieu environnemental, qu'ils soient physiques (vue,son,odeur) ou biochimiques (hormones, neurotransmetteurd) était rendue possible par la présence d'une classe d'antennes moléculaires appelées «récepteurs couplés aux protéines G», localisés à la surface des cellules.
Il s'agit d'une découverte d'une importance capitale. Ces récepteurs contrôlent l'ensemble des processus cellulaires impliqués dans le fonctionnement du corps.
Également parce qu'il existe des médicaments dirigés contre ces protéines et qui participent d'ores et déjà au traitement de plusieurs maladies.
La science au service de l'humanité...