MISSION SUR MARS
La NASA retient son souffle.
Son robot Curiosity, chargé de trouver des trace de vie sur Mars,
doit se poser ce matin sur la planète rouge au terme d'un voyage
de plus de huit mois.
Les scientifiques de l'Agence spatiale américaine, qui ont investi
2,5 milliards $ dans Curiosity, devaient savoir vers 1h30 la nuit dernière
si le robot s'étaient bien posé sur le sol martien.
En effet, un signal devait leur parvenir 14 minutes après l'atterrissage
lui-même, soit le temps qu'il faut au signal pour aller de Mars à la Terre.
«Nous sommes raisonnablement confiants, terrifiés émotionnellement
et prêts» pour l'atterrissage de Curiosity a déclaré hier Adam Stelzner,
chef de l'équipe responsable des sept dernières minutes de vol, qualifiées
par la Nasa de «sept minutes de terreur».
L'essentiel des équipes est réuni au Jet Propulsion Laboratory (JPL) de
Pasadena, en Californie, qui pilote la mission.
Lancé le 26 novembre 2011, Curiosity est l'engin d'exploration le plus
gros (900 kg) et le plus perfectionné jamais envoyé sur une autre planète.
Son atterrissage est aussi le plus difficile auquel n'ait jamais été confrontée la NASA.
En effet, Curiosity est trop lourd pour que l'impact soir amorti par des
sacs à air.
Les ingénieurs ont donc conçu une sorte de «grue» avec des rétrofusées
qui tiendra le robot à l'aide de cordes en nylon durant les dernières secondes de la descente.
Avant cela, le vaisseau aura connu sept minutes de descente vertigineuse durant lesquelles sa vitesse passera de 21 243 à 2,74 km/h.
Un immense parachute supersonique de 21 mètres de diamètre se
déploiera tout d'abord après le largage du bouclier thermique, pour
freiner le vaisseau au-dessous de la vitesse du son.
"Si nous réussissons, ce sera l'un des plus grands exploits dans l'histoire
de l'exploration spatiale", a affirmé dimanche Doug McCuistion, directeur
du programme d'exploration de Mars à la NASA.
Il a cependant souligné que poser Curiosity sur Mars «est très difficile»
et que «l'échec est possible», rappelant que seulement 40% des tentatives passées d'envoyer des vaisseaux sur Mars ont été couronnées
de succès. «Un échec serait un revers, mais pas un désastre».
Les conditions météo restaient bonnes dans la région du cratère de
Gale où doit se poser Curiosity. Une tempête de poussière repérée il y
a quelques jours s'est dissipées.
Si Curiosity parvient à se poser sans encombre, il mènera sur Mars une
mission de deux ans.
Ce robot est alimenté par un générateur nucléaire.