UN ATOME DE PHOSPHORE COMME TRANSISTOR
Des experts des nanotechnologies ont annoncé le 19 février dernier avoir créé en laboratoire le plus petit transistor au monde: un unique atome de phosphore qui
pourrait ouvrir la voie aux ordinateurs du futur.
Ils ont combiné des techniques utilisées dans la production industrielle de semi-conducteurs classiques avec un microscope à «effet tunnel».
Ils sont parvenus à placer, avec une précision sans précédent, un seul atome de phosphore au sein d'une couche de silicium, matériau de prédilection des puces informatique.
Ils ont réussi à cibler un groupe de six atomes de silicium.
Ils ont remplacé un atome de silicium par un atome de phosphore avec une précision
supérieure à un demi-nanomètre (un nanomètre est un million de fois plus petit qu'un
millimètre.
Jusqu'à présent, la précision obtenue pour de telles opérations était de l'ordre de 10 nanomètres, une marge d'erreur trop important à l'échelle atomique.
« Cette position individuelle de l'atome est primordiale si l'on veut pouvoir l'utiliser
dans un ordinateur quantique ».
Un tel ordinateur offrirait une rapidité et une puissance inégalées, explique Martin
Fuchsle du Centre d'informatique quantique de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud,
à Sydney.
Les tests réalisés par l'équipe de Michelle Simmons, directrice de ce centre australien
renommé, ont confirmé que l'atome de phosphore joue bien le rôle d'un transistor
comme ceux utilisés en électronique classique.
Mieux encore, ce transistor atomique conserverait une partie de ses propriétés quantiques, ouvrant la voie à d'autres applications.
La physique quantique, en vigueur au niveau de l'atome, déroge aux règles de la physique classique s'appliquant à une plus grande échelle.
Cette technique encore expérimentale serait donc « particulièrement pertinente pour
le développement de transistors au silicium à l'échelle de l'atome et notre approche
pourrait être utilisée dans les ordinateurs quantiques » affirment les chercheurs.