Nil Scientifique

AVION PROPULSÉ À LA GRAINE DE MOUTARDE

 

 

 

 

Un avion civil a effectué fin octobre, au Canada, le premier vol mondial au biocarburant pur, issu d'une graine de moutarde d'Abyssinie, censé être moins polluant que le kérosène.

 

Un Falcon 20 appartenant au Centre national de recherches Canada (CNRC) a volé plus d'une heure et demie entre Montréal et Ottawa, avec à son bord des pilotes d'essai et des ingénieurs, pour tester ce produit expérimental et en analyser les émissions.

 

Un deuxième appareil, un Canadair CT-133 équipé de capteurs et de réceptacles, le suivait de très près pour recueillir des échantillons des gaz d'échappement des réacteurs.

 

Des tests sur des moteurs de Falcon 20 avaient déjà été effectués au sol, dans les locaux du CNRC à Ottawa, avant ce premier essai en vol.

 

Les résultats, concluants selon les scientifiques, indiquaient que ce carburant pouvait fonctionner en conditions réelles sur un avion civil alimenté d'ordinaire avec du kérosène, sans en modifier le réservoir ou les appareils de bord..

 

À sa descente de l'avion à l'aéroport d'Ottawa, le pilote de recherche canadien Paul Kissman a affirmé à l'AFP qu'il n'y avait pas senti de différence dans le fonctionnement des moteurs par rapport à un vol au kérosène.

 

"Pour nous, c'était pareil", a-t-il déclaré, en précisant qu'il faudrait maintenant regarder les résultats des données enregistrées et des gaz d'échappement pour se faire une opinion plus précise des réactions de l'appareil à ce nouveau carburant.

 

Ce carburant végétal a été conçu à partir d'une graine de l'oléagineuse Brassica carinata, dite moutarde d'Abyssinie, transformée en huile par la société canadienne Agrisoma biosciences, puis en carburant pour avion à réaction par l'entreprise ARA (Applied Research Associated),basée au Nouveau-Mexique (USA).

 

Ce biocarburant respecte toutes les caractéristiques des carburants d'origine pétrolière

y compris son aspect transparent et très liquide.  

 

La variété de cette graine de moutarde est adaptée à la culture semi-aride, ce qui rend sa production possible dans la région des prairies notamment dans la province de l'Alberta, où Agrisoma Sciences s'approvisionnent auprès de cultivateurs.

 

La culture de cette plante n'empiète pas sur les récoltes alimentaires, mais améliore au contraire la fertilité des sols, a assuré le PDG d'Agrisoma biosciences, Steven Fabijanski.

 

"Les cultivateurs à qui nous faisons appel ont souvent des terres qui ne sont pas suffisamment fertiles pour la culture alimentaire" explique M. Fabijanski.

 

Mais en plantant cette graine, ils améliorent la fertilité de leur sol, ce qui rendrait possible la production alimentaire.

 

Quant au prix de ce biocarburant, ses fabriquants ne se risquent pas à le chiffrer tant qu'il n'est pas disponible sur le marché.

 

Le prix de ce nouveau carburant pourrait atteindre celui du kérosène "dans seulement quelques années" a estimé Chuck Red, ingénieur principal de la firme ARA.

 

Reste à savoir si ce nouveau carburant rejette moins de particules nocives pour l'environnement. Pour cela, les scientifiques du CNRC sont en train d'analyser les données recueillies.

 

Les résultats sont attendus dans quelques semaines...     

 



13/11/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 7 autres membres