Nil Scientifique

LE BOSON DE HIGGS DÉCORTIQUÉ (PARTIE 2)

 

 

 

 

 Il en va de même avec le boson de Higgs, à cette différence près que c'est un autre champ, le champ de Higgs qui doit être dérangé pour que ce boson apparaisse.

 

Or, ce champ de Higgs est beaucoup plus stable que le champ électromagnétique. Pour l'exciter, il faut atteindre de très hautes énergies, un peu comme s'il s'agissait d'un étang gelé dont seule une très grosse roche pourrait rider la surface.

 

C'est pourquoi il faut un immense accélérateur de particules comme celui du CERN, qui est un anneau de 27 km de circonférence, pour atteindre de telles énergies.

 

L'analogie avec le champ électromagnétique est de nouveau utile pour expliquer le rapport entre le Higgs et la masse. Ce ne sont en effet pas toutes les particules, ni tous les matériaux qui interagissent avec le champ électromagnétique.

 

Certains, comme les aimants, le font, mais d'autres non. Un bout de papier, par exemple, ne tiendra jamais de lui-même sur un frigo.

 

Et de la même façon, ce ne sont pas toutes les particules qui interagissent avec le champ de Higgs.

 

Les particules qui le font ont une masse alors que les autres, comme le photon n'en ont pas.

 

 

Que peuvent apporter toutes ces recherches?

 

Pour la science, cela sert à vérifier la validité du Modèle standard (MS) et permet aussi aux physiciens de scruter tout écart entre les observations et les prédictions du MS.

 

Ils sont d'ailleurs plusieurs à souhaiter ardemment qu'on en trouve, car la moindre différence pourrait ouvrir une porte sur une nouvelle physique et boucher certains trous du Modèle.

 

Celui-ci a encore d'énormes carences, ne proposant aucune explication pour la gravité ou la matière sombre qui forme environ 80% de la matière de l'Univers.

 

Mais on n'a pas trouvé de tels écarts au CERN jusqu'à maintenant.

 

 

 

Quelles seront les répercussions de ces recherches dans le quotidien des humains ultérieurement?

 

C'est difficile à prédire mais nous aurions tort de présumer qu'il n'y en aura pas.

 

Au début des années 60, les pionniers du laser, dans les Laboratoires Bell, ne soupçonnaient nullement la révolution que leurs travaux allaient déclencher.

 

Ils en entrevoyaient des applications scientifiques, mais rien de plus.

 

Feu Williard Boyle, physicien, a dit qu'au départ le laser était plutôt vu comme un gadget de labo.

 

Ce même physicien a travaillé dans les Bells Labs, où le laser fut inventé en 1960. Lui-même a mis au point le premier laser continu alors que les premiers étaient pulsés.

 

Différentes applications peuvent aussi provenir de toute l'instrumention qui entoure la recherche.

 

Lui-même a mis au point un petit capteur de lumière, en 1969, au cours de ses travaux en optique.

 

Bien que ce n'était pas son intention originale, aujourd'hui, ce petit capteur sert maintenant d'oeil à tous les appareils photo numériques du monde. Cette

invention lui a valu le Nobel de physique 2009.

 

Cela ne veut pas dire que les activités du LHC vont nécessairement transformer nos vies mais cela signifie que l'on ne sait jamais.

 

 

 



21/11/2012
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