Nil Scientifique

LES ARCHIVES DU GRAND NORD (PARTIE 2)

 

 

 L'apport des isotopes

 

 

Après huit ans d'efforts, "on a environ 120 chronologies qui couvrent les 200 dernières années. C'est basé sur 20 à 30 arbres par site dans des conditions variées", dit M.Bégin,

et ce même si "c'est très difficiles de trouver des arbres âgés dans des secteurs qui passent fréquemment au feu", comme c'est le cas de la forêt boréale, pour qui le feu est

un mode de regénération.

 

Parmi les indicateurs dont se servent les scientifiques, les proportions de certains isotopes dans les anneaux de croissance occupent une place importante.

 

C'est quoi un isotope?

 

Le noyau des atomes, comme on le sait, est constitué de protons et de neutrons.

 

Le nombre de protons est fondamental parce que c'est ce qui détermine la nature chimique de l'atome: un proton seul donne de l'hydrogène; deux protons donne de l'hélium; trois du lithium,etc...

 

Le nombre de neutrons peut varier sans changer le comportement chimique de l'atome.

 

 Ainsi, le carbonne a toujours six protons et généralement six neutrons, ce qui donne donne un isotope nommé carbone 12, ou 12C.                                                       

 

Mais il arrive que le carbonne compte 7 neutrons, ce qui donne du carbone 13 ou (13)C.                                                                                                                  Dans l'ensemble, le 13C constitue environ 1,07% du carbone sur Terre et les plantes peuvent être plus ou moins sélectives à son égard.                                                


C'est par de petits trous situés sous les feuilles, nommés stomates, qu'elles absorbent du gaz carbonique (CO2).

 

 

 Or, ces stomates ont tendances à se refermer quand les conditions sont sèches, ce qui nuit au passage du CO2.

 

 

C'est d'ailleurs encore plus vrai lorsque le carbone du CO2 est du 13C, parce que le neutron supplémentaire le rend un peu plus lourd.                                                  

 

L'arbre fait donc une sorte de tri dans les isotopes du carbone et c'est ce qui intéresse.

M. Bégin et son équipe.                                                                                     


 

 

Grâce à la proportion de carbone 13 dans les anneaux de croissance des arbres, ils peuvent maintenant déduire le temps qu'il faisait sur le Nord-du-Québec au XIXème siècle.

Et le même genre d'exercices peut être fait avec un isotope de l'oxygène 18 ( 8 protons,10 neutrons, 0,2% de l'oxygène terrestre), ce qui vient renforcer les observations du 13C.

 

 

 

 

 

 

Le temps, ou plutôt les ambiances, comme les appelle M. Bégin:

 

 

                                                                                   

 

"L'été, en général, quand il fait chaud, c'est sec. Quand il fait frais, c'est humide, alors qu'en hiver, c'est l'inverse.


  Évidemment, ce n'est pas facile à interpréter parce que les arbres ne répondent pas tous de la même façon au climat.                                                                             Par exemple, des arbres qui vivent dans un peuplement fermé, c'est-à-dire collés les uns sur les autres, réagissent d'avantage à l'humidité qu'à la température. Ceux qui vivent dans une aire ouverte, réagissent plus à la température. 

 

 

 

                                  Et ça, c'est un outil qui va nous servir à faire des analyse pour les vingt ou trente prochaines années.

 



 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



09/01/2013
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