Nil Scientifique

ROTS MOINS POLLUANTS

 

 

 

 

Un projet-pilote voit le jour dans des fermes laitières du Québec pour rendre les rots des vaches moins polluants.

 

 

"C'est très motivant, lance Didier Rancourt, porte-parole chez Danone. Si le résultat est concluant, nous aurons un objectif de le mettre en branle à grande échelle".

 

D'une valeur de 500 000$, le projet Vacco2 est une collaboration entre l'Université Laval, Danone Canada et la Fédération des producteurs de lait du Québec.

 

 

 

Réduites de 12 %

 

Ailleurs dans le monde, ce projet Cow2 a été concluant, alors que les émissions de gaz à effet de serre (GES) des vaches ont été réduites de 12 %.

 

L'étude a notamment été réalisée en Europe, aux États-Unis et au Brésil.

 

Il y a deux ans, la question des GES émis par la vaches avait fait les manchettes alors que l'ex-ministre Nathalie Normandeau avait affirmé que l'animal produisait plus de Co2 qu'un puits de gaz de schiste.

 

En fait, une vache produit annuellement environ la même quantité de GES qu'une voiture. Ces émissions sont produites par le méthane que dégage le bovin via ses éructations.

 

 

L'idée du projet-pilote consiste donc à ajouter, dans l'alimentation des vaches, des graines de lin extrudées, soit broyées, mais qui conservent certaines huiles.

 

"On n'a pas besoin d'en mettre beaucoup. Les graines représentent 10 % de leur alimentation et c'est assez", ajoute Didier Rancourt.

 

 

Par la suite, la simple analyse de certaines matières grasses du lait produit par la vache permet d'évaluer la quantité de méthane libéré dans l'air.

 

 

30 fermes impliquées

 

Le projet pilote sera mis en oeuvre au cours des prochaines semaines, dans trente fermes laitières de la région de Québec.

 

Les fermes participantes seront scindées en deux, un groupe témoin (placebo) et un groupe expérimental. Le projet sera complété à la fin de l'année 2013.

 

Récemment, l'Université Laval a lancé un appel d'offres pour se procurer  102 tonnes de graines de lin extrudées, probablement de France. Le coût estimé est de 70 000 $.

 

On n'a pas le choix de l'importer; il n'y en a pas en assez grande quantité au Québec, explique Didier Rancourt. Il faudra aussi par la suite faire des études économiques pour voir si c'est rentable. Si ça coûte trop cher, ce n'est pas intéressant".

 

Par ailleurs, le projet-pilote est plus rigoureux au Québec en raison des quotas laitiers. À la Fédération des producteurs de lait, l'émission des GES préoccupe depuis longtemps.

 

"On a réduit de 25 % nos émissions depuis 1981. Toute nouvelle façon de faire qui peut nous aider à réduire davantage les GES est intéressante, indique le porte-parole de la Fédération, François Dumontier. Par contre, il est encore trop tôt pour voir les impacts que ça aura sur le marché".

 

 

Vaches plus fertiles

 

 

Autre bénéfice, l'ajout de la graine de lin dans l'alimentation des vaches permettra d'augmenter les oméga-3 dans le lait. Cela pourrait même améliorer la santé des bêtes.

 

"On ne connait pas encore les impacts que cela aura sur la vache, mais on pourrait augmenter leur fertilité. Elles pourraient même avoir une gestation de plus", souligne M. Rancourt.

 

Le projet est subventionné par Danone et le gouvernement du Québec.



24/01/2013
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