Nil Scientifique

UN PEU DU QUÉBEC DANS L'ESPACE

 

 

 

Si un jour la NASA envoie des astronautes sur une autre planète, il n'est pas interdit de

penser que ces derniers auront avec eux un gadget mis au point à Québec pour prendre

soin de leur santé. Et peut-être même deux gadgets bien de chez-nous.

 

L'un d'entre eux s'est déjà envolé pour la Station spatiale internationale (SSI).

 

Le gouvernement du Canada a en effet annoncé en février 2012 que le système Microflow, mis au point à Québec, à l'institut national de l'optique (INO) serait testé sur la SSI.

 

D'ailleurs, l'astronaute canadien Chris Hadfield, qui effectuera les tests sur cette espèce de laboratoire de poche s'est envolé pour la station le 19 décembre.

 

Il y passera cinq mois et deviendra le premier Canadien à agir comme commandant de la station.

 

Et parmi les nombreuses tâches qu'il accomplira se trouvent des tests à faire sur ce système Microflow, un appareil qui entre dans la catégorie des cytomètres de flux.

 

"Quand vous allez à l'hopital et que l'on vous fait une prise de sang, l'échantillon va

passer à travers une batterie de tests, dont certains sont des tests de cytomètres.

 

Mais ce sont normalement des instruments utilisés uniquement dans des laboratoire et

des hôpitaux pour des raisons d'espaces.

 

Notre Microflow est justement un de ces cytomètres en format réduit", a expliqué la chef du projet à l'INO, la physicienne Ozzy Mermut, à Baikonour, au Kazakhstan, où elle

assistait au lancement de la fusée Soyouz qui a amené Chris Hadfield en orbite.

 

Dans son expression la plus simple, la machine consiste essentiellement en deux brins

de fibre optique. Dans l'un d'eux, où un tout petit trou est foré, l'on fait passer un échantillon de sang ou de fluide corporel.

 

Selon le problème de santé ou le microbe dont on souhaite vérifier la présence, on aura au préalable ajouté à l'échantillon un ou plusieurs agents fluorescents concus pour se fixer sur des récepteurs que l'on trouve sur certaines cellules spécifiques, sur des bactéries ou sur des molécules particulières.

 

On fait alors passer de la lumière dans la fibre optique, et si la particule ou le microbe est présent, l'agent se fixera dessus et émettra une lumière fluorescente lorsque l'échan-

tillon cheminera dans le brin de fibre troué.

 

Le second brin de fibre optique troué sert simplement à capter cette fluorescence et à

l'envoyer dans la machine pour analyse.

 

On se sert de la fluorescence comme d'un drapeau qui se fixe sur ce que l'on cherche, et l'on se sert de la diffusion des ondes lumineuses pour connaître la taille et la forme

des cellules et des molécules", a dit Mme Mermut.

 

La beauté de tout cela, c'est que c'est un système très versatile.

 

Un cytomètre, ça peut détecter un tas de choses différentes, que ce soit du stress, de

l'inflammation...

 

On peut même détecter s'il y a des cellules cancéreuses qui circulent et si les plaquettes

sanguines s'agrègent dans le sang, ce qui est un paramètre important de la santé cardiaque ". 

 

 

C'est très pratique dans l'espace où l'hopital le plus proche est toujours loin.

 

Il y a bien sur toujours des médecins sur Terre pour surveiller l'état de santé des astronautes, dont quelques-uns sont d'ailleurs eux-mêmes médecin.

 

Jusqu'à présent, ni la SSI, ni les véhicules spatiaux ne pouvaient se permettre le luxe 

d'emmener l'équipement nécessaire pour faire des tests médicaux aussi poussés.

 

Ce système pourrait s'avérer très pratique sur Terre, pour faire des tests médicaux dans

les communautés isolées.

 

Dans le grand Nord ou près du Pôle Sud, par exemple, l'appareil pourrait éviter le transport des échantillons sanguins jusque dans les régions plus habitées.

 

Ceci accélérerait du même coup l'annonce des résultats au patient.

 

Une fois les tets effectués par Chris Hadfield, le Microflow a toutes les chances de faire

sa niche à long terme sur la SSI.

 

"On a déjà commencé à commercialiser le Microflow sur Terre et c'est seulement une question de temps avant que cela devienne un instrument permanent sur la Station",

assure Mme Mermut.

 

"L'on est déjà en train d'en discuter, il s'agit de trouver les bons partenaires pour que cela arrive. [...]

 

La NASA parle d'avoir un cytomètre de flux dans l'espace depuis les années 90, et nous sommes les premiers, à ma connaissance, à amener la technologie jusqu'à ce stade-là".

 

 

 

Laboratoire sur CD

 

Rappelons que le fédéral a également annoncé qu'un autre instrument mis au point à Québec, le Lab-on-a-CD, serait éventuellement testé dans l'espace.

 

Mis au point par l'équipe du Dr Michel B. Bergeron, de l'Université Laval, l'engin a à peu

près la taille et la forme d'un disque compact, et consiste en un réseau de tuyaux minuscules que l'on fait tourner rapidement afin que la force centrifuge tienne lieu de

gravité.

 

Il a l'avantage de réaliser en quelques minutes des analyses génétiques complexes qui

prennent des jours en laboratoires, ce qui permet d'identifier plus rapidement un agent

infectieux.

 

L'appareil a passé avec succès l'étape des tests en avion, lequel simule l'apesanteur en faisant une sorte de piqué, mais la date de son baptême de l'espace, s'il survient un jour, n'est pas encore connue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



03/01/2013
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