Nil Scientifique

IL ÉTAIT UNE FOIS..... la BACTÉRIE

 Au Québec, on parle beaucoup de la légionellose, des nouveaux cas, des symptômes,

du manque d'entretien des tours de refroidissement...

 

Mais de quoi parle-t-on? Qu'est-ce que c'est, au juste, que cette bactérie? D'où vient-elle?

 

 

La légionellose, cette maladie qui a infecté (au moins) 176 personnes dans la ville de Québec à la fin de cet été, tuant 11 d'entre elles, est invariablement causée par des bactéries du genre Légionella .

 

Il en existe une quarantaine d'espèces, mais 98% des cas de légionellose sont causés

par l'une d'elles la Legionella pneumophila.

 

Il faut cependant éviter d'en déduire trop long à partir de son seul nom.

 

Même si on l'appelle «maladie du légionnaire», elle n'a rien à voir avec la chose militaire ou le mode de vie des soldats dans les camps.

 

En fait, elle porte ce nom parce que c'est une éclosion survenue dans un congrès de vétérans de l'armée américaine qui a mené à sa découverte, à la fin des années 70.

 

Cette bactérie n'a aucune raison d'aimer particulièrement nos poumons. Certes, c'est

là qu'elle pénètre dans l'organisme. Une fois installée, elle prolifère jusqu'à nous rendre

malade d'où les symptômes de pneumonie qu'elle provoque.

 

Mais si cela survient parfois, c'est par accident , car la L. pneumophila  n'a pas évolué

pour s'attaquer à nos cellules.

 

Contrairement à d'autres microbes qui, comme la grippe, sont faits pour nous infecter,

la légionellose n'est pas transmissible d'un humain à l'autre.

 

Non, ce ne sont pas les humains qui sont les cibles naturelles de la bactérie, mais plutôt

des amibes, soit des organismes unicellulaires relativement gros. nettement plus que

des bactéries en tout cas.

 

Comme l'écrit Rafael Garduno, microbiologiste à l'université de Dalhousie, les quelques

40 espèces du genre Legionella, sont toutes capables de parasiter des amibes.

 

Cela suggère fortement qu'au fil de l'évolution, les espèces de Legionella se sont vraiment spécialisées dans les infections des amibes.

 

C'est d'ailleurs là leur seule façon de se reproduire naturellement; elles peuvent toutefois être cultivées en laboratoire.

 

Quand la bactérie pénètre dans une amibe, elle se réfugie dans une petite structure

nommée vacuole qui sert notamment à stocker les déchets de la cellule en attendant

qu'ils soient éliminés.

 

Elle peut alors, par divers moyens biochimiques, dévier une partie des ressources de la

cellule, principalement des acides aminés, à son propre profit afin de se reproduire.

 

Ce qu'elle fait jusqu'à ce que les ressources viennent à manquer. Les descendantes quittent alors l'amibe en perçant sa membrane cellulaire, ce qui la tue.

 

La bactérie a développé, de génération en génération, toutes sortes de mécanismes

moléculaires très spécialisés.

 

Elle sécrète à sa surface des marqueurs chimiques qui, un peu comme une clef qui ouvre une porte, se fixent sur d'autres molécules présentes sur la membranes et lui

permettent d'entrer.

 

D'autres molécules spécifiques sont à l'oeuvre quand, une fois à l'intérieur, vient le temps de «tromper» la cellule pour en détourner les ressources.

 

Si ces tours de passe-passe biochimiques sont taillés sur mesure pour infecter les amibes, comment se fait-il qu'ils fonctionnent aussi sur nous et d'autres animaux?

Plus précisément sur certaines cellules immunitaires de nos poumons.

 

Selon monsieur Garduno, on ignore toujours la réponse à cette question.

 

Ou bien L. pneumophila exploite des mécanismes cellulaires très anciens et qui ont été conservés plus ou moins intacts depuis des centaines de millions d'années,

 

Ou alors ces bactéries ont, pour une raison ou une autre, développé plusieurs molécules différentes pour chacune des tâches qu'elles doivent accomplir afin de se

perpétuer.

 

«L'attachement de la bactérie à la surface des amibes et son entrées dans la cellule

appuient l'hypothèse selon laquelle elle aurait développé plusieurs stratégies d'invasion.

 

Malheureusement, le hasart a fait que certaines d'entre elles fonctionnent sur nous.

 

 

 

 

 

 

 

 

           Juste au cas où...

 

             Vous avez vu des fautes d'ortographe dans cet article,

             bien vouloir m'en informer à    senechalblog@gmail.com

 

 

 

 



09/09/2012
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