Nil Scientifique

NOURRIR LE MONDE

 

 

 

 

La commande était grosse et elle a été relevée avec brio.

 

Le récent Congrès mondial des agronomes, qui a réuni 800 personnes de 25 pays à Québec, aura réussi à briser des murs et à rameuter des experts de multiples horizons autour d'un même défi: nourrir l'humanité qui file vers les 9 milliards d'habitants.

 

Un mois plus tard Michel R. Saint-Pierre a le net sentiment que cette rare réunion, autour d'une table, d'agronomes, d'ingénieurs, de médecins, de nutritionnistes et autres spécialistes de l'alimentation, marquera le début d'un temps nouveau dans la lutte contre la faim.

 

D'ailleurs, la présidente de l'Association mondiale des agronomes, Maria Cruz Diaz Alvarez, a déclaré à la fin qu'il y aurait un «avant Québec» et un «après Québec».

 

Jusqu'au président de l'Association des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, Luc Guyau, qui s'est mouillé en disant que son organisation devait être plus qu'un observateur et un rapporteur de ce qui se passe sur le terrain et devenir un acteur.

 

Les agronomes eux-mêmes ne sont pas en reste, ajoute-t-il, puisque l'événement leur a permis de se reconnecter avec le caractère noble de leur profession.

 

Le thème Nourrir le monde a eu un effet boeuf, si l'on peut dire, sur les participants.

 

Le contexte international, où la table semble mise pour une nouvelle crise alimentaire, a offert la trame de fond à une solide prise de conscience.

 

Au Québec, dit celui qui ne craint pas d'exprimer quelques critiques, les agronomes de la dernière génération sont devenus les spécialistes de l'Application des règles au profit des entreprises privées, souvent loin des problèmes pratiques qui se posent dans les champs. Nul doute plusieurs ont aiguisé leur esprit critique lors de l'exercice.

 

C'était en 1962, la Faculté d'agriculture ouvrait ses portes à l'Université Laval, devenant la seule faculté d'agriculture de langue française en Amérique du Nord, ce qui est encore le cas aujourd'hui.

 

Michel R. Saint-Pierre fait partit de cette première cohorte. Après avoir obtenu un second diplôme de l'École des Hautes Études commerciales, il devient l'homme aux 1000 métiers (...).

 

En 2004, il devient sous-ministre en titre à l'Agriculture. C'est lui qui, en 2005, propose au ministre d'alors de créer la Commission sur l'avenir de l'agriculture que dirigera Jean Pronovost.

 

Autant l'homme se montre-t-il enthousiaste par rapport au brassages d'idées qui en a résulté, autant sent-on l'amertume lorsqu'il constate que Bang ! on a tabletté le rapport ou presque.

 

 Ce qui devait donner lieu à une première politique agricole s'est enfoncé dans une série de nouvelle consultations qui n'étaient même pas terminées lors des dernières élections.

 

On a beaucoup entendu le message «ça va mal» mais on ne change rien, regrette celui qui, dans la foulée du rapport Pronovost, a signé un rapport sur la révision des programmes de soutien financier en agriculture.

 

Aujourd'hui, il ne souhaite qu'une chose, «qu'on le ressorte [le rapport Pronovost] et qu'on se l'approprie». 



02/11/2012
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