ONDE DE CHOC PLANÉTAIRE
La catastrophe de Fukushima survenue il y a un an et demi au Japon a provoqué une
onde de choc à l'échelle planétaire.
En outre, elle a fourni des munitions aux opposants du nucléaire et incité certains pays à annoncer leur retrait de cette filière.
Après l'accident de la centrale américaine Three Mile Island, en 1979, puis celui de Tchernobyl, en 1986, celui de Fukushima est perçu « comme le coup de grâce».
C'est à tout le moins l'avis du professeur au département de génie électrique de l'Université Laval, Michel Duguay, qui milite au sein du mouvement < Sortons le Québec du nucléaire >.
À la suite de cet accident causé par un violent séisme suivi d'un tsunami, le Japon, où
l'on retrouve 54 réacteurs, a annoncé son intention de tirer un trait sur sa filière nucléaire.
L'Allemagne, où le nucléaire représente 23% de la production énergétique du pays, a
réitéré son intention de mettre en arrêt ses 17 réacteurs d'ici 2022.
Une réflexion s'est aussi amorcée en Belgique et en Suisse. En France, le président François Hollande s'est engagé à fermer d'ici 2016, la centrale de Fessenheim, la plus
vieille du pays.
L'ingénieur nucléaire et professeur à l'Université de Sherbrooke, Marcel Lacroix, doute
cependant que ces pays ne parviennent réellement à s'engager sur cette voie.
Il mentionne le fait que le Japon compte une industrie nucléaire des plus avancées au
monde.
« À long terme, je pense que le Japon va se rétablir, mais ils devront bien sûr
regagner la confiance du public», croit-il.
En Europe, où les deux tiers du gaz consommé proviennent de la Russie, la question
de la « souveraineté énergétique » se pose selon M. Lacroix.
" S'il y a des tensions politiques entre l'Europe de l'Ouest et la Russie, on ferme le robinet et l'Europe se retrouve plongée dans le noir " illustre-t-il.
Monsieur Lacroix fait aussi valoir, qu'à l'heure actuelle, il existe peu de façon de produire de l'électricité de façon < massive et continue > autre qu'au charbon, au gaz
naturel, au nucléaire et avec des turbines hydrauliques.
Si de l'avis des opposants au nucléaire, tel que monsieur Duguay, Fukushima « a tout changé », pour M. Lacroix il s'agit plutôt d'un recul dans l'industrie qui a permis de tirer des leçons très intéressantes.
Il mentionne le fait qu'à l'avenir, les réacteurs devront être construits pour résister à des
séismes de 9 sur l'échelle de Richter.
Selon le professeur en génie physique de l'École polytechnique de Montréal, Guy Marleau, Fukushima a fait en sorte que tous les opérateurs de réacteurs nucléaires dans
le monde ont refait une analyse complète des scénarios d'accidents qui pourraient
survenir.
Pour M. Duguay, il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'apprentissage dans une industrie encore immature.
« Chaque fois qu'un avion s'écrase, on apprend toujours comment mieux faire. Mais
l'aviation, ça a commencé en 1903, alors que pour les réacteurs nucléaires, la période
commerciale a commencé autour de 1950-1960 », expose-t-il.
AU CAS OÙ ...
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